Je suis née une première fois en 1972. Puis je me suis éveillée une seconde fois, quelques années plus tard, à 17 ans, en me posant des questions douloureuses et toutes humaines sur le sens de la vie, sur ma raison d’être, sur le « pour quoi vivre ? ».
Les premières esquisses de réponses, je les ai trouvées en rencontrant la philosophie en classe de terminale. Socrate et son art d’accoucher les âmes en proie aux douleurs de l’enfantement de la vérité que l’on possède à l’intérieur de soi mais dont on a oublié qu'on la possédait. Il nous aide précisément à la retrouver, en nous accompagnant de ses simples questions qui chacune, l’une après l’autre, nous aident à ouvrir nos yeux fermés par la peur et l’habitude. J’ai reconnu intuitivement dans cette rencontre une langue familière et pourtant inconnue par avant.
C’est ensuite Platon qui m’a enseigné par son incitation à sortir de la caverne du monde connu mais illusoire, du monde de l’ignorance qui se croit savoir, pour nous conduire, sans jamais nous lâcher la main, vers le soleil de la vérité et du juste, vers l’harmonie de l’âme et des âmes.
D’autres m’ont ensuite accompagnée sur le chemin de la compréhension, de la renaissance en conscience : Descartes et son exigence rigoureuse de recherche de la vérité ; Kant et son souci d’intégrité et de légitimité ; Sartre et son affirmation paradoxale de notre liberté indestructible, Bergson et sa conscience de l’élan vital qui nous anime…
Ce parcours s’est incarné, entre autres, dans un cursus universitaire de philosophie qui m’a conduite à un master et au CAPES de philosophie. A la suite à quoi j’ai enseigné pendant plus de 10 ans la philosophie en lycée, tachant de réinviter, ainsi que moi-même je l’avais été, les élèves à penser la vie pour être plus vivant.
J’ai aussi croisé sur ma route la spiritualité par le biais de rencontres de croyants à la foi incarnée et profonde, à la confiance en ce qui nous dépasse, intangible mais salvateur. Cette partie de mon parcours m’a ouverte ensuite à toute forme de spiritualité, conscience que le visible est une infime partie du monde, que l’énergie de la vie nous porte depuis un élan très ancien et orienté par l’intention de garder la vie en vie, tant au niveau individuel qu’à celui de l’espèce, l’intention de déployer la vie vers sa plus grande et parfaite expression : c’est ainsi que chacun est poussé vers un cheminement visant la réalisation de ses potentialités, de ses talents, que nous portons tous et que notre environnement, familial et culturel, nous aide plus ou moins à réaliser.
Puis ce fut la nouvelle rencontre avec la psychanalyse, avec Freud et son magnifique travail de déchiffrage du sens des rêves, des symptômes, des actes… Ce fut encore une fois la confirmation de ce que l’être humain est exigence de vie, d’amour, de sens, de justice et de vérité. Ce fut l’occasion d’approfondir la compréhension de certains des enchaînements qui vont nous conduire parfois à souffrir de manière énigmatique.
En l’absence d’une oreille pour entendre et d’une main qui nous accompagne sur le chemin, cette souffrance peut être bien lourde à porter voire être écrasante. J’ai particulièrement goûté la rencontre avec les écrits et paroles de Françoise Dolto, grande dame toute à l’écoute de ce que, dès bébé, nous commençons à articuler.
Tout ce que l’on vit émotionnellement a un sens. C’est aller à la découverte de ce sens qui libère et rend heureux.
Cette partie de mon parcours m’a conduite, entre autres, à un nouveau cursus universitaire, un master de psychologie clinique, un nouveau métier : psychologue en libéral.
Je suis par ailleurs mère de trois enfants.
Je suis en somme un petit être humain, fini et faillible mais perfectible et soucieux de contribuer du mieux que je peux à accompagner celles et ceux qui sont en difficulté.
Le mouvement reste, au travers de toutes ces voies complémentaires, d’être, dans la mesure du possible, au service de la vie, dans l’ouverture et la confiance, dans la paix et la profonde sécurité.